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Gothique

Le 02/07/2024

"Pour Fulcanelli (Le mystère des cathédrales), l'art gothique n'est qu'une simple déformation, issue de la cabbale phonétique de l'argotique dont l'homophonie parfaite ne tient aucun compte de l'ortographe. L'argot est donc une cabbale parlée, un "langage particulier à tous les individus qui ont intérêt à se communiquer leurs pensées sans être compris de ceux qui les entourent". Notre langue verte serait le langage secret des Argonautes, partis à la recherche de la toison d'or.

En fait, si le Gothique n'a rien à voir avec les Goths ou les Wisigoths, nous avons vus qu'il vient du grec goës, qui est la racine de goethie, qui signifie littéralement magie, envoûtement.

Le Gothique est donc l'art de l'envoûtement, littéralement, l'art de mettre sous les voûtes. Un lieu de passage du droit au courbe, et un lieu où toutes les transmutations sont possibles.

- Eglise Romane Lieu d'Energie /Jacques Bonvin et Paul Trilloux/ Editions Dervy.

L'ispiration Occitane

Le 29/06/2024

Sur la page de couverture du livre "L'inspiration Occitane" de Simone Weil : "Une fois au cours de ces vingt deux siècles une civilisation a surgi qui peut-être aurait atteint un degré de liberté spirituelle et de fécondité aussi élevé que la Grèce antique, si on ne l'avait pas tuée."

Extrait du livre page 60 : "Le Moyen-Age gothique*, qui apparut aprés la destruction de la patrie occitanienne, fut un essai de spiritulité totalitaire. Le profane comme tel n'avait pas droit de cité. Ce manque de proportion n'est ni beau ni juste; une spiritualité totalitaire est par là même dégradée. Ce n'est pas là la civilisation chrétienne. La civilisation chrétienne, c'est la civilisation romane, prématurément disparue aprés un assassinat. Il est infiniment douloureux de penser que les armes de ce meurtre étaient manièes par l'Eglise. Mais ce qui est douloureux est parfois vrai. Peut-être en ce début du XIIIe siècle la chrétienté a-t-elle eu un choix à faire. Elle a mal choisi. Elle a choisi le mal. Ce mal a porté des fruits et nous sommes dans le mal.../...

*Gothique : voir l'article (dans le blog) sur ce sujet.

SUR LE PORTAIL DE L'ABBATIALE

Le 12/06/2023

 

SUR LE PORTAIL DE L'ABBATIALE

 

« Un programme anti hérétique ? »

Situé dans une région exposée à divers courants hérétiques au 11ème siècle, l'abbaye Clunisienne de Saint Gilles ne pouvait rester indifférente aux problèmes doctrinaux qui agitaient alors le Languedoc, et dont le plus redoutable, avant le catharisme, semble avoir été celui que prônait la doctrine prêchée par Pierre de Bruys (Petrus Brusus). Parcourant le Languedoc et la Provence, ce prédicateur véhément, dont les positions dogmatiques avaient été condamnées par le concile de Toulouse en 1119, est surtout connu pour avoir invité ses disciples à détruire les croix, sacrilège inouie qui lui valut de périr promptement sur le bûcher, à Saint Gilles, en 1136. Mais l'hérésie persista après sa mort, et l'Eglise dût mobiliser contre elle tous les moyens : la prédication, l'enseignement et l'art. C'est ainsi que Pierre le Vénérable abbé de Cluny, écrivit en 1138 son traité « Contre les hérétiques Petrobrusiens », et que Bernard conduisit entre 1154 et 1147, à la demande du Pape, une campagne de prédications. Ans un tel climat de controverse religieuse, le programme iconographique de la façade de l'abbatiale apparaît à certains historiens d'art, comme manifeste d'orthodoxie face aux doctrines subversives propagées alors dans le midi par les disciples de l'hérésiarque que Pierre de Bruys rejetait les sacrements - en particulier l'Eucharistie – les prières pour les défunts, les aumônes et la vénération des reliques. Plus choquant encore pour la mentalité médiévales étaient étaient d'autres thèses, telles que lerefus de construire des églises « puisque l'on peut adorer Dieu aussi bien dans une étable ou une taverne » ; et surtout le refus de tout ce qui pouvait rappeler la passion et la mort ignominieuse du Christ en particulier la croix ! On mesure ce que de telles propositions pouvaient avoir de scandaleux et de blasphématoire pour les croyants, et d'inquiétant pour l'église.

Que les moines de Saint Gilles aient tenus à les combattre et à les effacer de l'esprit des fidèles par une iconographie triomphale exaltant la passion et la mort rédemptrice du Christ, cela n'est pas douteux. La sculpture des trois portails en acquiert une densité et une signification nouvelles, quand à l'abbatiale, plus vaste et plus magnifique qu'aucune autre dans la règion, elle était déjà une réfutation des thèses de l'hérétique touchant l'inutilité des sanctuaires.

Si l'on accepte cette hypothèse récemment défendue par M. Colish et W.Stoddart, le caractère exceptionnel et la nouveauté de l'iconographie s'éclairent. Les 12 Apôtres, témoins privilégiés de l'évangile, sont les gardiens privilégiés de l'orthodoxie et les colonnes vivantes de l'Eglise, les quatre archanges combattant le dragon en sont les défenseurs (allusion possible à une victoire sur l'hérésie). Quand aux trois tympans et à la frise narrative qui les relie, ils illustrent les trois moments capitaux de l'histoire du dogme chrétien : l'Incarnation ( à gauche), la Rédemption (au droite) et le retour glorieux (au centre).

 

- page 301 du livre « le Languedoc Roman » aux éditions du Zodiaque -

Un chemin à suivre grâce aux clefs de voûte...

Le 15/09/2018

L'Eglise basse vient d'être restaurée/nettoyée et voici des éléments qui sont très interressants.

Ces clefs de voûte font partie d'un Chemin à découvrir !

Abbatiale st gilles clefs de voute jpeg

La nouvelle façade de l'abbatiale

Le 17/05/2018

La nouvelle facade restauree

 

Voici la nouvelle façade de l'Abbatiale restaurée.

(Photo Office de Tourisme de St-Gilles)

Les Cathares

Le 05/05/2018

Le Catharisme :

Au XIIIéme siècle, tandis que le monde se voyait normalisé dans la main du pape et du roi, au nom d'un ordre divin, les hérétiques étaient assimilés à des criminels coupables de lèse-majesté envers Dieu. Et, comme tels, livrés au bûcher, qui sanctionnait leur damnation éternelle. Durant plus de deux siècles, les cathares représentèrent les hérétiques absolus, les plus éxécrés du pouvoir. Et pourtant, eux-mêmes se désignaient comme les pauvres du Christ, les successeurs des Apôtres.

Cinq Eglises cathares, avec leur hiérarchie ecclésiastique, sont attestées dans le domaine occitan - ainsi qu'une en France et six en Italie -, parfois sur de très longues pèriodes, entre leur éclosion au coeur du XIIéme siècle et les ultimes résistances du début du XIVéme siècle avec des silences d'une génération ou deux.

Les Cathares ont ainsi développé, à propos du Christ ou des anges, des conceptions origéniennes; sur les sacrements ou l'organisation écclésiastique, des pratiques proches de celles de l'Eglise primitive. Le catharisme opposa un refus particulièrement absolu au nouveau visage que se composait alors l'Eglise du pape : réformatrice, militante, distillant les idéologies de la croisade, l'encadrement dogmatique et de l'exclusion.

Dans les populeuses seigneuries des principautés occitanes de Carcassonne, de Toulouse et de Foix, toléré et protégé par les castes féodales, le catharisme s'affairait comme un christianisme ordinaire, garantissant la promesse du salut au peuple chrétien par l'exemplarité évangélique de son clergé de Bons Hommes et de Bonnes Femmes.

La "Croisade des Albigeois", guerre voulue par le pape - et finalement gagnée par le roi de France - mit aux prises de grands acteurs dramatiques : prélats et seigneurs de guerre, faydits et dinasties comtales occitanes. Dès les années 1200; la conviviale implantation des communautés cathares dans le quotidien des bourgades méridionales, et par l'échec des missions cisterciennes, dèbute, en Occitanie, les hostilités. L'histoire de l'Occitanie et des cathares est jalonnée par les bûchers, les guerres ou les sièges ; de Lavaur à Minerve en passant par Toulouse et Albi, et enfin par la chute de Montségur et de Quéribus en 1255. Alors le catharisme perdit ses protecteurs naturels et dut gagner la maquis.

L'Inquisition fut crée en 1233 pour débusquer les hérétiques et réconcilier à la religion du pape et du roi les populations nouvellement soumises. L'inquisition est une Institution à la fois policière et pénitentielle mise en place pour des siècles dans la chrétienté occidentale. Ce tribunal religieux ne dépendait que du pape et fondé sur la délation. Il constituait un redoutable et définitif progrés dans les méthodes et le concept de répression grâce à l'action de ses dominicains inquisiteurs, leurs scribes et leur bureaucratie, leurs prisons et leurs bûchers.

Anne Brenon. "Le dico cathare".

Les Cathares*, tolérés par les Comtes de St. Gilles/Toulouse, prend de l'ampleur dans la région et fait de l'ombre à l'église Romaine.

Ils sont chrétiens puisqu'ils croient en Jésus-Christ et en l'Evangile ; ils considèrent le monde, royaume du Mal, comme l'oeuvre du Diable ; ils recherchent la pureté spirituelle. 

*Cathare = pur.

Après de nombreuses tractations pour enrayer ce phénomène, le Pape envoie Pierre de Castelnau dans la ville pour signifier que les Cathares* sont des hérétiques !!! à la religion de Rome ! Une personne de la maison des St. Gilles (les comtes) va assassiner le génant légat du Pape dans les environs de la ville... à partir de l'assassinat de Pierre de Castelnau le déclin de St. Gilles va s’amorcer, voulu par le pouvoir central, et la croisade des albigeois anéantira le pays, alors le port de St. Gilles n'est plus entretenu, et le Port et la forteresse d'Aigues mortes seront construits sans remplir pleinement son rôle car, entre autre, trop difficile d'entretien... 

Extraits :

...aissi coma la santa paraula de Dieu nos ensenha e los sans apostols e les nostres fraires espiritals nos o anoncian, que nosautres degitem tota desirança de la carn e tota lagesa, e fasam la volontat de Dieu, lo perfach ben complit, mas nos, servitors negligents non fasèm solament lavolontat de Dieu enaissi coma ce conviendria, mas soventament acomplissèm los desirs de la carn e las curas del sègle, si qu'als nostres esperits nosèm... entre los crestians sèm pecadors... O tu, sant e bon Senhor, totas aquelas causas qu'à nosaustresendevènon, al nostre sens e la nostra pensada, a tu las manisfestam, Sanh Senhor, e tota la moltesa del pecats pausam en la misericordia de Dieu e en la santa orason e en lo sant Evangèli, car nombroses son los nostres pecats... O Senhor, juja e condamna los vices de la carn ; non ajas mercés de la carn, nada de corrupcion, mas aja mercés del esperit, pausat en preson, e administra a nos jorns e oras e venias e dejeuns e orasons e presicacions, enaissi coma es costuma de bons crestians, que nos non siam jujats, ni condamnats al Jorn del Judici coma los felons...

...Tandis que la sainte parole de Dieu nous enseigne, ainsi que les saints apôtres et que nos frères spirituels nous l'annoncent, que nous nous rejetions tout désir de la chair et toute souillure, et fassions la volonté de Dieu, ce qui est la perfection bien accompli, nous, serviteurs négligents, non seulement nous ne faisons pas la volonté de Dieu ainsi qu'il conviendrait, mais souvent nous accomplissons les désirs de la chair et les tâches du siècle, si bien quà nos esprits nous nuisons... entre les chrétiens nous sommes pêcheurs...O toi, saint et bon seigneur, toutes ces choses qui arrivent à nous, à notre esprit et à notre pensée, à toi nous les confessons, Saint Seigneur, et toute la multitude des péchés nous la plaçons en la miséricorde de Dieu et en la sainte oraison et dans le saint Evangile, car nombreux sont nos péchés... O Seigneur, juge et condamne les vices de la chair ; n'aie pas pitié de la chair, née de la corruption, mais aie pitié de l'esprit, qui est en prison, et accorde-nousjours et heures et génuflexions et jeûnes, et oraisons et prédications, comme c'est coutume des bons chrétiens, afin que nous ne soyons pas jugés, ni condamnés au Jour du Jugement comme les félons...

Essai sur l'Esprit du Moyen-âge et son message !

Le 03/04/2018

Les monuments, cathédrales, basiliques, abbatiales, églises, ou monuments, édifiés au Moyen-âge, sont une floraison, par leur ornementation, toujours vivantes de connaissances complètes, variées et ouvertes à tous. Parce que "L'Esprit souffle où il veut" (Ev. de Jean 3/8) et, se méritant, il se pose où et là où il veut. Les constructeurs, architectes et oeuvriers ont mis en pratique ce verset de l'Evangile en protégeant leurs messages d'une divulgation trompeuse pouvant être incomprise et dangereuse pour le commun des mortels. 

L'horrible inquisition inventée par la religion de Rome, en exterminant le Catharisme et l'Ordre des Templiers, a anéanti (pour un temps) cet élan spirituel, cette richesse d'esprit existant par le "paganisme chrétien" issu des différentes rencontres de cultures et de civilisations de ces temps. Ce courrant a participé à une interprétation libre de la pensée chrétienne dépourvue du dogme restrictif. La révélation apocalyptique de Jean a appuyé ce foisonnement herméneutique issu de l'Hermétisme.

La mentalité d'alors, hautement spiritualiste, nous est inconnue, perdue, par l'obscurantisme étouffant du dogme aliénant de la religion en place; épaulée par les gouvernants profitant du contexte pour soumettre les populations et asseoir leur pouvoir.

Lorsqu'on pénètre le MONDE de ces monuments, il faut raisonner intuitivement pour se laisser aller au symbolisme imaginatif. Alors, ancré dans cet imaginaire, on découvre la richesse d'une cohérence ordonnée et savoureuse. Tout repose, à travers cet art, ces arts des bâtisseurs, à réunir le temporel et le spirituel dans un CREUSET.

C'est une merveilleuse époque, détronnée, occultée par la "Renaissance", aboutissant au matérialisme d'aujourd'hui. La Gnose est présente dans tous ces monuments. Et toutes les découvertes architecturales, symboliques, artitistiques, astrologiques, alchimiques, iconographiques, scientifiques de cette période sont exploitées pour La révéler. Malgré toutes ces persécutions, tous ces malheurs la roue cosmique continue son oeuvre d'évolution. L'Humanité aujourd'hui figée dans sa gangue prosaïque se dirige nécessairement et objectivement vers le mysticisme élaboré au Moyen-âge.

L'ancien clocher de l'abbatiale :

Le 28/03/2018

Il se dressait à l'extrèmité du transept côté sud, trés haut, donc très lourd et de forme pyramidale. Il suffit de voir l'épaisseur du mur méridional par rapport au mur septentrional.

Edifié en fonction de son orientation liée à l'axe de l'étoile polaire compte tenu de son orientation zodiale, une antenne cosmo-tellurique. Il n'y avait pas de cloches à l'intèrieur mais il servait aussi à surveiller les alentours car on le voyait de loin. Un phare d'observation qui permettait aux soldats qui occupaient l'église de surveiller les environs car l'église a été construite comme un monument de défense (par crainte des invasions nombreuses lorsque la ville s'est développée). Il y avait une sorte de pont-levis à la porte nord et un escalier en bois que l'on enlevait en cas de danger.

L'abbatiale comptait en plus quatre clochers aux quatre extrémité; celui du nord - du côté de la vis - abritait les cloches. 

Extrait du livre "Saint Gilles et son abbatiale" - Maguelone.